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Lecture analytique n°4 - Un aveu inouï

Introduction:

  La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette (1634 - 1693), publié sans nom d'auteur en 1678, apparaît comme le premier roman d'analyse de la littérature française moderne. L'intrigue de ce roman historique et psychologique est située à la cour d'Henri II. 

  L'héroïne éponyme, modèle de beauté et de vertu, a épousé un homme par estime et non par amour. Peu après son mariage, présentée au duc de Nemours, elle est victime d'un coup de foudre réciproque. Décidée à rester fidèle à son mari, mais aussi à fuir les souffrances de cette passion, elle quitte alors la Cour. Son mari la presse d'y revenir et elle se voit contrainte de lui avouer la véritable raison de sa retraite. 

    L'extrait choisi est une scène d'aveu particulièrement originale, que certains contemporains ont jugé invraisemblable : une femme avoue à son mari qu'elle en aime un autre pour qu'il lui permette de rester éloignée de cet homme, et donc de protéger leur mariage. Le mari ne va pas manquer de ressentir les atteintes de la jalousie, tout en reconnaissant le mérite de sa femme.

    Ainsi, parce qu’elle est marquée par la souffrance des deux personnages, nous nous demanderons comment cette scène chargée d’émotion est-elle mise en relief dans le roman.

(Pistes d’analyse à développer)

1) Un procédé inouï et unique

1. Des circonstances romanesques: effet d’attente, témoin caché
2. Un aveu héroïque: mise en valeur de l’acte, dramatisation
3. Une mise en scène tragique: 2 longs discours (tirade, procédés rhétoriques)

2) Une scène chargée d’émotion

1. Préambule, demande de clémence
2. Expression de la souffrance: jalousie et dépit du mari.
3. Un amour tragique: impossible et douloureux

Conclusion:

Une scène mise en relief de manière « classique ». En effet, on a vu le personnage principal (= héroïne classique) tenter de maîtriser sa passion au nom des principes de l'honneur et de la religion. Et l’on voit le prince de Clèves accueillir, dévasté mais plus amoureux encore, l’aveu de sa femme. Les sentiments des personnages bien qu’intenses sont exprimés ici avec beauté et retenue. Le combat qui agite les deux personnages en proie à la passion amoureuse mais aussi victimes d’une situation qu’ils ne peuvent modifier sans conséquences terribles nous impressionne et nous interroge comme dans une tragédie.

Enfin, c’est aussi une scène-clé qui relance l'action, puisqu'elle précipite le dénouement. En effet, le duc de Nemours a assisté, caché, à cette scène incroyable.

(Conséquences? jalousie mortelle de M. de Clèves, rupture de la confiance entre M. et Mme de Clèves, à cause de la diffusion de l'aveu, et jalousie bientôt triomphante et pourtant malheureuse de M. de Nemours).