Methodes BAC
La dissertation
MÉTHODE DE LA DISSERTATION
- Analyser le sujet : faire surgir les questions implicites qui découlent de l’énoncé afin de dégager le problème posé. Repérer les mots-clé et reformuler le sujet en faisant apparaître ces questions = problématiser.
- Rechercher les idées qui permettront d’apporter des réponses aux questions de la problématique :
- en exploitant le corpus (les textes fournissent des réponses, des illustrations)
- en se référant à l’objet d’étude (c’est-à-dire aux problématiques essentielles vues en cours)
- en exploitant vos lectures personnelles (faites des rapprochements pertinents ; réfléchir, c’est comparer !)
- Construire un plan :
- en dégageant les idées directrices (ce sont les principaux éléments de réponse)
- en choisissant des arguments et des exemples (cf corpus et lectures personnelles)
- en organisant la réflexion autour de deux ou trois axes selon que vous développez une thèse, que vous la réfutez ou que vous la discutez.
- RÉDIGER la dissertation en soignant l’introduction et la conclusion ainsi que les transitions.
- L’INTRODUCTION doit :
- présenter le sujet en le rapprochant de l’objet d’étude
- insérer la citation (s’il y en a une) et dégager le problème posé
- annoncer le plan choisi (c’est-à-dire les idées directrices)
- LE DÉVELOPPEMENT doit :
- répondre à la problématique posée dans l’introduction
- comporter deux ou trois parties de longueur égale qui s’enchaînent et se complètent.
Chaque PARTIE expose une idée directrice et doit comporter :
- une phrase introductive, qui annonce l’idée principale de la partie (sorte de phrase-titre).
- deux ou trois paragraphes correspondant chacun à un argument illustré d’exemples, de citations (d’oeuvres, de personnages ou de situations illustrant votre idée)
- une transition, c’est-à-dire une phrase conclusive établissant un bilan partiel et introduisant la partie suivante. (à défaut de transitions, vous juxtaposerez les idées sans liens : danger du coq à l’âne)
N.B : une PARTIE = plusieurs paragraphes développant une idée principale. Un paragraphe se distingue grâce à un alinéa (au début du paragraphe) et compte une dizaine de lignes. Au total, chaque partie devrait donc comporter entre quatre et cinq paragraphes, le premier et le dernier paragraphes étant les plus courts (3 à 5 lignes)
- LA CONCLUSION doit comporter :
- un bilan de la réflexion
- une prise de position claire sur la ou les questions posées par le sujet
- un élargissement à des considérations plus générales
N.B :
- Effacez les marques de l’énonciation (pas de je ni de vous)
- Citez précisément avec des guillemets.
- Soignez la qualité de la langue en évitant le niveau familier, les barbarismes et solécismes. Ecrivez lisiblement et ponctuez avec soin.
- Rédigez entièrement au brouillon l’introduction et la conclusion à la suite afin d’être sûr de leur cohérence. (c’est-à-dire que vous aurez effectivement répondu à la question posée dans l’introduction)
- Mais, ne rédigez l’introduction et la conclusion qu’après avoir élaboré, toujours au brouillon mais sous forme de notes, le plan de votre dissertation. Logiquement, vous ne pourrez donner une réponse (la conclusion) qu’après avoir réfléchi, comparé, argumenté, illustré durant la phase de développement.
Le commentaire littéraire
METHODE DU COMMENTAIRE LITTERAIRE
1) Analyser le texte à commenter
L’analyse consiste d’abord à lire plusieurs fois le texte puis, au fur et à mesure des lectures, à identifier les caractéristiques essentielles du texte : genre, registres, thèmes développés... (cf GEMDTRV) Elle s’appuie ensuite sur une étude minutieuse du texte afin de mettre en évidence le lexique, l’énonciation (pronoms, temps des verbes, indicateurs spatio-temporels), la syntaxe (longueur et modalités de phrases), les figures de style (métaphores, anaphores, hyperboles…). Employez des feutres fluos et travaillez le texte directement. (environ 40 mn)
2) Elaborer le plan
Trouvez 2 ou 3 axes de lecture grâce à la phrase définition (gemdtrv) qui peut vous guider vers une problématique, une question liée à la visée, aux buts de l’auteur. Votre plan comptera alors deux ou trois parties qui doivent comprendre chacune deux ou trois paragraphes (les sous-parties). Il s’agit de formuler, à partir de l’analyse du texte, deux ou trois idées directrices (ou axes) qui mettent en évidence l’originalité ou l’intérêt du texte. Proposez un parcours de lecture cohérent et pertinent. Chaque axe doit être justifié par des explications ou des procédés rhétoriques puis illustré par des éléments précis du texte. Le commentaire est un discours argumentatif qui doit prouver l’intérêt du texte, montrer ses réussites. ( environ 20 mn)
3) Rédiger l’introduction
L’introduction se présente sous la forme de deux paragraphes qui remplissent trois objectifs :
- situer l’auteur et l’oeuvre étudiée ; contextualiser.
- présenter l’extrait et dégager le projet de lecture choisi pour montrer l’intérêt et l’originalité du texte ;
- annoncer le plan du commentaire en donnant les axes de ses différentes parties.
4) Rédiger la conclusion
Au brouillon et immédiatement après la rédaction de l’introduction car la conclusion doit répondre à l’introduction. La conclusion du commentaire comporte deux étapes. Elle récapitule d’abord en quelques lignes le parcours de lecture qui a été suivi, soulignant ainsi ce qui fonde l’originalité et/ou l’intérêt du texte commenté. Elle élargit ensuite la réflexion menée en suggérant des rapprochements avec d’autres textes qui traitent du même thème, s’inscrivent dans le même registre ou appartiennent au même mouvement littéraire… (environ 15 mn pour l'introduction et la conclusion)
5) Rédiger le développement
Le commentaire est une argumentation : il défend des thèses (une pour chaque partie), à l’aide d’arguments (des procédés d’écriture dans chaque paragraphe) illustrés par des exemples (c’est-à-dire des citations commentées). Il faut maintenant développer DIRECTEMENT les différentes parties du plan élaboré, au propre, en suivant le plan élaboré et en se référant au texte travaillé avec les feutres fluo. (environ 1h 30)
- Chaque partie comprend deux ou trois paragraphes et débute en exposant clairement l’idée qu’elle va développer. (une phrase-titre: la première phrase annonce l’idée directrice)
- Les paragraphes. Chaque paragraphe développe un argument qui justifie l’idée directrice de la grande partie. Il explique un aspect particulier du texte, qu’il illustre par des exemples et des citations tirées du texte, afin d’en proposer une interprétation. Démarche I-P-C: Interprétation -Procédés-Citation. Ne commencez pas par une citation: C-P-I, c’est la démarche d’une lecture analytique. Le commentaire est plutôt une lecture synthétique.
- Les transitions. Des transitions assurent le lien entre les grandes parties. Elles montrent la cohérence du parcours de lecture suivi, sa logique et sa progression. Elles s’appuient pour cela sur des termes d’articulation logique soulignant la continuité (d’abord, ensuite, enfin), la restriction (cependant, toutefois, néanmoins) ou l’explication (ainsi, en outre, c’est pourquoi). C’est un bilan provisoire du parcours, une conclusion partielle avec ouverture sur l’étape suivante.
GARDEZ une dizaine de minutes pour vous relire et vous corriger.
Le sujet d'invention
METHODE DE L’ECRITURE D’INVENTION
L’écriture d’invention demande beaucoup de rigueur et ne doit pas être choisie par défaut. C’est un travail d’écriture qui mobilise vos compétences d’écrivain et vos compétences de lecteur. En effet, il faut avoir bien compris les textes du corpus car le sujet est toujours formulé en référence à ce corpus. Vous devez non seulement comprendre les exigences de contenu mais aussi les exigences d’écriture, de forme. Comprendre le sujet, c’est donc comprendre les contraintes d’écriture qui vous sont imposées.
Analysez le sujet
Utilisez la formule F.E.R.I. Autrement dit:
- F: forme littéraire ou non (genre: poésie, théâtre, essai, récit... ou article, droit de réponse, éditorial, préface, lettre, monologue, dialogue, discours, récit à visée argumentative, transpositions, amplifications...)
- E: énonciation et donc type de discours impliqué (narratif, descriptif, explicatif, informatif, argumentatif). Quelle voix adopter: qui parle, à qui...
- R: registres ( lyrique, ironique, polémique, satirique, épidictique, pathétique...) ou pas.
- I: Pour un écrit argumentatif: I= idées, c’est-à-dire le contenu : exprimer des sentiments, défendre une opinion, démontrer la valeur d’un point de vue, réfuter une thèse… Pour un écrit narratif ou descriptif: I = imagination; respectez alors ce qui est imposé (bien cerner le cadre), créez et imaginez le reste.
Préparez un plan au brouillon:
Sans plan détaillé, après l’analyse du sujet, vous risquez le hors sujet. Ne perdez pas votre temps et n’en faites pas perdre à votre correcteur. Alors, prenez le temps de poser vos idées sur un brouillon avant de commencer à rédiger.
- Pour un écrit à visée argumentative: recherchez les arguments et les exemples. Faites un tableau. Listez les arguments en vous référant aux textes du corpus et à l’objet d’étude. Prenez appui sur les idées des auteurs du corpus et sur les autres auteurs que vous connaissez. On ne pense pas seul mais avec ou contre les autres. Comprendre leur pensée nous aide beaucoup à construire la nôtre.
- Pour un écrit narratif ou descriptif, cernez avec précision le contenu imposé afin de délimiter votre marge d’imagination, de liberté, d’invention et la part ( trop souvent oubliée) de contraintes. Il faut, là encore , s’inspirer des textes du corpus en liaison avec l’objet d’étude.
Mobilisez vos connaissances:
Gardez à l’esprit que votre correcteur va juger de vos connaissances, littéraires et culturelles, principalement. Il faut donc utiliser intelligemment le corpus pour vous en inspirer et ne pas oublier la question sur le corpus qui, elle-même, vous guide bien souvent pour les sujets d’écriture qui la suivent. Mais il faudra aussi recourir à des références personnelles: cours, lectures analytiques, cursives... tout ce qui contribue à votre culture.
Rédigez un premier jet, au brouillon, en suivant le plan détaillé. Le mythe de l’inspiration... est un mythe! L’écriture se travaille. Prévoyez donc le temps nécessaire à une double écriture. N’oubliez pas: on vous demande des «compétences d’écrivain et de lecteur». Votre premier jet doit être considéré comme une première tentative qui a l’avantage de vous autoriser une prise de distance par rapport à ce que vous écrivez. Puis, redevenez lecteur et relisez-vous en vous mettant même à la place du correcteur qui vous lit. Améliorez alors votre production en effectuant les trois opérations classiques d’une correction: suppression, ajout ou remplacement. Relisez le sujet. Vérifiez que votre production répond bien aux contraintes du sujet.
Rédigez au propre en améliorant votre style, en choisissant bien vos mots, en veillant à la correction et à la clarté de votre syntaxe, en composant des paragraphes d’une dizaine de lignes. Soignez la mise en page et la graphie pour rendre votre copie agréable à lire.
Relisez-vous avant de rendre votre copie, pour corriger les erreurs d’orthographe, compléter les accords oubliés, pallier l’omission involontaire de mots indispensables à la compréhension...
Comment analyser un texte poétique?
Comment analyser un poème?
La démarche à adopter et les questions à se poser:
- S’interroger et rassembler ses connaissances en notant l’auteur du poème, la date d’écriture de ce poème, le recueil d’où il est tiré. Que sais-je de ce poète, des circonstances d’écriture, du mouvement littéraire? Quel sens puis-je donner au titre du poème ou du recueil?
- S’intéresser à la forme du poème (prose ou vers), à sa silhouette sur la page, à sa structure. Si le poème est en vers, compter le nombre de syllabes dans les vers, compter le nombre de vers, de strophes. Regarder les rimes, leur structure, leur qualité… Est-ce une forme fixe ou libre? Régulière ou irrégulière? Comment le poète utilise-t-il les règles de la versification ou comment en joue-t-il?
- Puis regarder attentivement la structure interne du poème, les pronoms d’énonciation (qui parle? à qui?), le temps des verbes, les types et le nombre de phrases, la ponctuation… Chercher les anomalies: majuscules, typographie, répétitions, tirets… Questionner. Interpréter.
- Etudier le lexique, les réseaux tissés par les mots, identifier le thème et les sous-thèmes, repérer les figures de style et les interpréter; les images surtout.
- Relier thème et structure, rythme et sonorités. La poésie est musique. Lire à voix haute pour entendre la musique, scander les vers pour percevoir le rythme. Trouver le lien qui unit la forme poétique à son message. La forme informe, produit du sens.
- Donner une interprétation personnelle de ce qu’a voulu exprimer le poète. En quoi cela me parle et trouve un écho en moi?
La poésie est une expérience individuelle mais elle est universellement partagée par les hommes. Chaque poème est une oeuvre complète, une création verbale artistique qui peut émouvoir, faire réfléchir et rendre plus humain chacun de nous car elle est une expérience d'humanité. Elle peut nous aider à déchiffrer le monde et à mieux nous connaître: cf « poésie et quête du sens. »
La question sur un corpus
Méthode : La question sur le corpus.
Dans la première partie de l’épreuve écrite de français, un ensemble de textes et de documents (dit «corpus de textes ») ou un seul texte long est soumis au candidat, avec une ou deux questions d’étude évaluées sur 4 points. Cette question invite le candidat à mettre en relation les différents documents, et, par les pistes qu’elle suggère, elle prépare parfois la seconde partie de l’épreuve.
Il ne s’agit en aucun cas de faire une étude détaillée des documents mais d’observer la façon dont ils s’éclairent mutuellement et dont ils éclairent l’objet d’étude. Il faut présenter une réponse synthétique à la question et ne pas y consacrer trop de temps. On veillera donc à ne consacrer qu’1 heure maximum à ces questions, et à ne pas trop développer la réponse . (2 pages maxi)
Comment procéder ?
1. Observez attentivement le corpus à l’aide du paratexte : nature des documents, époque, auteur. Prenez garde aux documents dits « annexes » qui ne font pas partie à proprement parler du corpus. Ne confondez pas date d’écriture avec date de publication, fragment de l’oeuvre et oeuvre elle-même... Le corpus renvoie à un ou plusieurs objets d’étude au programme. Il faut donc identifier les objets d’étude convoqués par les textes. Cette observation doit vous permettre de comprendre l’association de ces différents textes, ce qui a justifié leur rapprochement.
2. Lisez attentivement les textes du corpus, vérifiez que vous les comprenez bien. Il y a forcément des éléments qui échappent à une première lecture, c’est pourquoi il est nécessaire de lire au moins deux fois chacun des textes du corpus !
3. Comprendre et traiter la question préalable : Il faut bien prendre le temps de comprendre la question préalable pour vérifier qu’elle ne comporte pas une consigne implicite (par ex : « En quoi ces apologues sont-ils différents? » nécessite de montrer que les textes sont bien des apologues). Repérez les mots-clés. Reformulez la question.
4. Analysez les textes du corpus : Pour répondre aux questions, il est nécessaire de passer par un court travail d’analyse des textes (avec feutres fluos) qui s’effectue au brouillon. En fonction de la question posée, ce relevé doit vous permettre de justifier votre réponse par des procédés d’écriture ou des citations. Attention, il ne s’agit pas d’analyser chaque texte pour en faire un commentaire! Votre analyse doit se limiter à ce qui est demandé par la question. Ne perdez pas de vue la question. Surlignez les éléments de réponse directement dans les textes; identifiez des procédés (à griffonner à côté du texte, dans les marges).
5. Rédigez :
- La réponse à la question doit prendre une forme rédigée, il est donc interdit d’utiliser des abréviations, des tirets, des phrases nominales… Evitez aussi d’indiquer les textes par des numéros: «texte 1 », « texte 2 »… Ecrivez plutôt "L'extrait de Montaigne..." ou donnez le titre de l'oeuvre "L'extrait de Candide..."
- La réponse doit être organisée. Il faut pour cela avoir une idée très claire des différents points que vous souhaitez développer. L’idéal est d’avoir, au brouillon, préalablement, énuméré tout ce que vous souhaitez dire. Elaborez un plan pour répondre à la question. Puis, au propre, commencez par rédiger l'introduction. Celle-ci doit présenter très brièvement les documents en mettant en relief leurs points communs, (époque, genre, thème…) puis rappellez succinctement l’objet de la question. Evitez de donner la réponse dès l'introduction.
Très important : Le plan à adopter est rarement de traiter un texte après l’autre (plan analytique). Il faut au contraire organiser votre réponse en un plan qui permette de comparer les textes (plan synthétique).
- La réponse doit être justifiée.
Les remarques sont justifiées à l’aide du texte, soit par des citations, soit par des procédés d’écriture (métaphore, vocabulaire axiologique, temps des verbes, structure des phrases, ponctuation, etc.). Cependant, contrairement au commentaire littéraire qui demande d’être plus exhaustif, on ne vous demande pas de relever tout ce qui justifie une idée.
- La justification de la réponse doit être intégrée au propos.
Les citations sont introduites par une courte phrase et intégrées au propos. Ne pas juxtaposer les citations au propos ou les mettre entre parenthèses à côté de la réponse. Ainsi, on n’écrit pas : Nous lisons alors le discours d’un personnage civilisé, s’exprimant dans un langage choisi («misanthrope», « faste », «calomniateurs »)
Mais on écrit :
Nous lisons alors le discours d’un personnage civilisé, s’exprimant dans un langage choisi. Le vocabulaire qu’il utilise est soutenu. On trouve des termes comme « misanthrope », «faste», «calomniateurs » (l. 3, 10, 12).
- Le style doit être soigné
Il convient de gommer les répétitions, d’employer le lexique de l’analyse littéraire, de respecter la ponctuation (préférez les phrases courtes), et de rédiger non seulement avec élégance mais sans barbarisme ni solécisme.
- La conclusion doit se référer à la question en y répondant très explicitement.